Sometimes my mornings begin the same way: an almost mechanic pointing of my fingers into my phone, as Instagram bombards me with a thousand fragments of lives I don’t quite know. It's a curated chaos of reels, stories, and posts — faces and projects of people who, in a sense, feel closer than they should. And yet, amidst the flood of accounts I follow — artists, designers, and photographers, — I find myself straining to spot familiar faces, the people I actually know. They’re there, but infrequent, and somehow obscured by the relentless tide of everything else.
It’s strange to think how different things were when I first downloaded Instagram in 2010 or so. Back then, the platform was a simple app designed for documenting life’s simple moments. An impromptu coffee date, the twilight after a long day, a new book on the bedside table — all captured with sepia-toned filters and shared with a small circle of friends. It wasn’t about strategy, growth, or algorithms; it was about life as it unfolded, preserved for friends and family. Sadly, but at some point I decided to move those posts into Instagram’s archive.
Now? It feels like a digital landfill — an endless deluge of polished content from people who have mastered the art of “branding,” turning every post into an opportunity for attention or leads. As a creative, I’ve found myself oscillating between awe and despair, caught in the subtle competition Instagram breeds. The more I open the app, the more I feel left behind, distanced from those I admire. Their success feels just out of reach, magnified by perfectly lit shots and captions crafted with precision. And so, more and more, I avoid it.
The problem isn’t with the art I see — most of it is outstanding and inspiring — but with the platform itself. Instagram wasn’t built for the kind of nuanced, intentional interactions it now demands. It’s a place where the intimate gets lost in the noise, where personal updates mingle awkwardly with polished portfolios. In trying to be everything—personal diary, creative showcase, networking tool — it feels like it’s lost its way.
But, there’s still hope. Maybe the answer lies in some sort of a new combination of platforms, each with its own purpose. An app for close friends, where memories are shared without the seek for perfection (I suppose WhatsApp or similar has the same purpose, but it isn’t so sexy, is it?). Another for creative work, where the comparison game fades into the background, and connections happen on a more meaningful level (And why on Earth some have become so fond of Patreon for some reason?). We don’t need a singular platform that does everything poorly when we could have several that do different things well. And why do we need those "platforms" at the end?
After all, not every photo needs an audience of thousands. Sometimes, it’s enough to send it to just one person, and let be just that.
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Parfois, mes matinées commencent de la même manière : un geste presque mécanique, mes doigts se tendent vers mon téléphone, et Instagram me bombarde d'une myriade de fragments de vies que je ne connais pas vraiment. Un chaos organisé de reels, de stories, de publications — visages et projets de gens qui, d'une certaine manière, semblent plus proches qu'ils ne le devraient. Et pourtant, au milieu de ce flot incessant d'artistes, de designers et de photographes que je suis, je me surprends à chercher des visages familiers, ceux que je connais réellement. Ils sont là, mais rares, étrangement éclipsés par le déferlement de tout le reste.
Il est étrange de penser à ce qu’était Instagram lorsque je l'ai téléchargé pour la première fois, autour de 2010. À l’époque, c’était une application simple, conçue pour documenter les instants fugaces de la vie. Un café improvisé, le crépuscule après une longue journée, un livre fraîchement posé sur la table de chevet — le tout saisi avec des filtres sépia et partagé avec un petit cercle d'amis. Il ne s'agissait pas de stratégie, de croissance ou d'algorithmes, mais de la vie qui se déroulait, préservée pour les proches. Un jour pourtant, j'ai décidé de reléguer ces souvenirs dans les archives d’Instagram.
Maintenant ? Cela ressemble à une décharge numérique — un déluge sans fin de contenus lustrés, publiés par ceux qui ont maîtrisé l’art du « personal branding », transformant chaque publication en une opportunité d'attirer l'attention ou de générer des leads. En tant que créatif, je vacille entre l’admiration et le désespoir, pris dans cette subtile compétition qu’Instagram cultive. Plus j’ouvre l’application, plus je me sens à la traîne, distant de ceux que j’admire. Leur succès semble toujours hors de portée, amplifié par des images parfaitement éclairées et des légendes finement travaillées. Alors, peu à peu, je m’en détourne.
Le problème n'est pas dans l'art que je vois — la plupart du temps, il est exceptionnel et inspirant — mais dans la plateforme elle-même. Instagram n’a pas été conçu pour les interactions nuancées et réfléchies qu’il exige désormais. C'est un endroit où l'intime se perd dans le bruit, où les mises à jour personnelles se mêlent maladroitement aux portfolios léchés. En tentant d’être tout à la fois — journal intime, vitrine créative, outil de réseautage — il semble s’être égaré.
Mais il reste de l’espoir. Peut-être que la solution réside dans une nouvelle combinaison de plateformes, chacune avec son propre but. Une application pour les amis proches, où les souvenirs sont partagés sans chercher la perfection (WhatsApp remplit en partie ce rôle, mais avouons-le, ce n’est pas très « sexy », non ?). Une autre pour le travail créatif, où le jeu des comparaisons s’efface et où les connexions se font de manière plus authentique (et pourquoi donc certains sont-ils devenus si friands de Patreon, au juste ?). Nous n'avons pas besoin d'une plateforme unique qui fait tout mal, quand nous pourrions en avoir plusieurs, spécialisées et efficaces. Et, au fond, pourquoi avons-nous besoin de « plateformes » ?
Après tout, chaque photo n'a pas besoin d'un public de milliers de personnes. Parfois, il suffit de l'envoyer à une seule personne et de s'en contenter.
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